• Enfant-héros : Élina
  • Âge : 3 ans
  • Personnalité : timide, curieux, créatif, sensible, malin, rêveur, impatient, autonome, calme, spontané, têtu
  • Passions : Elle adore les images dans les livres.
  • Autres personnages : Sa mère (Aude) et sa nounou (Pauline).
  • Thème : Autre
  • Problématique : Sentiment d’abandon
  • Détails : Pauline, sa nounou, a quitté brutalement la crèche sans dire aurevoir à Élina. Élina est très perturbée depuis, elle est ronchon, elle se sent en insécurité et très émotive.
  • Style d’histoire : null
  • Identifiant de l’histoire : 37

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Le château tout entier vibrait et se transformait autour d’eux. Les murs de nuages gris devenaient plus clairs, prenant des teintes pastel – bleu ciel, rose tendre, jaune doux. Les portes fermées commençaient à s’ouvrir une à une, libérant de petites lumières colorées qui s’envolaient vers le ciel comme des papillons lumineux.

« Qu’est-ce qui se passe ? » demanda Élina, à la fois émerveillée et un peu effrayée par cette transformation soudaine.

Le Monstre de l’Adieu tournoyait au centre de la pièce, son corps de brume grise se métamorphosant. Il rapetissait encore, ses grands yeux tristes devenant plus doux, plus brillants. Ses bras d’écharpe se transformaient en ailes légères et transparentes.

« Tu as brisé le sortilège ! » s’exclama la Gardienne des Histoires. « En acceptant de dire au revoir à Pauline avec amour, tu as montré que les adieux ne sont pas toujours des fins tristes, mais parfois des débuts de quelque chose de nouveau. »

L’image brumeuse de Pauline souriait largement maintenant, devenant de plus en plus lumineuse. « Je suis si fière de toi, Élina. Tu as fait preuve d’un immense courage. »

Le Monstre de l’Adieu – qui n’en était plus vraiment un – flotta jusqu’à Élina. Il ressemblait maintenant à une petite créature ailée, comme une fée faite de brume argentée.

« Pendant des siècles, j’ai recueilli les adieux non dits, pensant protéger les cœurs brisés », dit-il d’une voix douce et mélodieuse, très différente de son grondement d’avant. « Mais tu m’as montré, petite Élina, que retenir les adieux cause plus de douleur que de les laisser s’exprimer. »

Élina tendit timidement sa main vers la créature. Cette fois, elle put la toucher. C’était comme toucher un nuage doux et tiède.

« Qui es-tu vraiment, alors ? » demanda-t-elle.

« Je suis l’Esprit des Transitions », répondit la créature. « Mon rôle n’est pas de capturer les adieux, mais d’aider les gens à passer d’un chapitre de leur vie à un autre. J’avais oublié ma vraie nature, jusqu’à ce que tu me la rappelles. »

Autour d’eux, le château continuait sa métamorphose. Ce qui était autrefois un labyrinthe sombre de portes fermées devenait un palais aérien et lumineux, avec des fenêtres ouvertes par lesquelles on pouvait voir un ciel étoilé magnifique.

« Regarde », dit l’Esprit des Transitions en montrant les petites lumières qui s’envolaient par les fenêtres. « Ce sont tous les adieux non dits qui sont enfin libérés. Ils vont rejoindre les personnes qui les attendaient. »

Élina observa, fascinée, les centaines de lumières qui dansaient dans l’air comme des étoiles filantes. L’une d’elles, particulièrement brillante, tournoya autour de l’image brumeuse de Pauline, qui commença alors à s’estomper doucement.

« Est-ce que tu t’en vas ? » demanda Élina, sentant une pointe de tristesse.

« Oui, ma petite Élina », répondit Pauline avec tendresse. « Maintenant que nous nous sommes dit au revoir correctement, je peux continuer mon chemin, et toi aussi. Mais souviens-toi : même si je ne suis plus avec toi chaque jour, l’amour que nous avons partagé reste dans ton cœur. »

Élina hocha la tête, comprenant mieux maintenant. « Je m’en souviendrai. Au revoir, Pauline. »

« Au revoir, ma courageuse Élina », dit Pauline, sa forme devenant de plus en plus transparente. « Peut-être nous reverrons-nous un jour. »

Puis, dans un éclat de lumière douce, l’image de Pauline disparut complètement, laissant derrière elle une sensation de paix et d’amour qui enveloppa Élina comme une couverture chaude.

L’Esprit des Transitions vola jusqu’à Élina et se posa sur son carnet magique. « Tu m’as libéré de ma propre prison, petite Élina. En remerciement, j’aimerais te faire un cadeau. »

Il toucha le carnet de sa main lumineuse, et celui-ci se mit à briller intensément. « Ce carnet te permettra toujours de te souvenir des personnes que tu aimes, même quand elles sont loin. Il t’aidera aussi à comprendre tes émotions quand elles semblent trop grandes ou trop compliquées. »

Élina serra le carnet contre son cœur, reconnaissante. « Merci. »

La Gardienne des Histoires s’approcha et posa une main sur l’épaule d’Élina. « Il est temps de rentrer chez toi maintenant, Élina. Ta maman doit se demander où tu es. »

« Comment je vais rentrer ? » demanda Élina, réalisant soudain qu’elle était très loin de sa chambre douillette.

« Ferme les yeux et pense à ta maison, à ton lit chaud, à ta maman qui t’attend », dit doucement la Gardienne. « L’Esprit des Transitions te guidera. »

Élina ferma les yeux, serrant son carnet magique et son doudou. Elle pensa à sa chambre, à son lit avec ses draps doux, à sa maman Aude qui lui faisait des câlins et lui lisait des histoires.

Elle sentit une brise légère autour d’elle, comme si elle flottait. Des voix douces murmuraient à ses oreilles :

« N’oublie pas ce que tu as appris, Élina… »
« Les adieux font partie de la vie… »
« L’amour reste, même quand les personnes s’en vont… »

Puis tout devint calme et silencieux.

Quand Élina ouvrit les yeux, elle était de retour dans son lit, dans sa chambre. Son pyjama panda était toujours là, son doudou dans ses bras. Était-ce un rêve ?

Mais sur sa table de nuit se trouvait un petit carnet bleu avec des étoiles argentées sur la couverture – le carnet magique de son aventure.

La porte de sa chambre s’ouvrit doucement, et sa maman Aude passa la tête pour vérifier si elle dormait.

« Tu es réveillée, mon trésor ? » demanda-t-elle en s’approchant du lit.

« Maman ! » s’exclama Élina en tendant les bras pour un câlin. « J’ai fait un rêve incroyable ! J’ai rencontré un monstre qui n’était pas vraiment un monstre, et j’ai dit au revoir à Pauline ! »

Aude serra sa fille contre elle, surprise par son enthousiasme. Ces derniers jours, Élina avait été si triste et renfermée depuis le départ soudain de Pauline.

« C’est vrai ? » demanda Aude en caressant les cheveux blonds d’Élina. « Et comment te sens-tu maintenant ? »

Élina réfléchit un moment. « Je suis encore un peu triste que Pauline soit partie, mais je sais qu’elle m’aime toujours, même si elle est loin. Et peut-être qu’un jour, on se reverra. »

Aude regarda sa fille avec étonnement et fierté. Comment sa petite fille de trois ans pouvait-elle avoir une telle sagesse ?

« Tu sais quoi, maman ? » continua Élina en montrant le petit carnet bleu. « Les adieux sont tristes, mais ils font partie de la vie. Et l’amour, lui, il ne part jamais vraiment. »

Aude prit le carnet, intriguée. Elle ne l’avait jamais vu auparavant. En l’ouvrant, elle découvrit des dessins colorés : Élina et Pauline regardant un livre ensemble, Élina descendant courageusement un toboggan, et un beau dessin de Pauline faisant un câlin à Élina, entouré de petits cœurs.

« C’est toi qui as fait ces jolis dessins ? » demanda Aude, émue.

« Oui, avec mes crayons magiques ! » répondit Élina avec un grand sourire. « C’est pour me souvenir de Pauline et de tout ce qu’elle m’a appris. »

Aude serra sa fille contre elle, sentant que quelque chose avait changé. La petite fille triste et en colère des derniers jours semblait avoir fait place à une Élina plus sereine, qui commençait à comprendre que la vie est faite de rencontres et de séparations, mais que l’amour, lui, reste toujours.

« Et si on ajoutait d’autres dessins à ton carnet magique ? » proposa Aude. « On pourrait dessiner toutes les personnes que tu aimes. »

« Oui ! » s’exclama Élina avec enthousiasme. « Et aussi tous les beaux moments qu’on passe ensemble ! »

Alors qu’elles commençaient à dessiner ensemble, Élina crut apercevoir, du coin de l’œil, une petite créature ailée faite de brume argentée qui volait près de sa fenêtre. L’Esprit des Transitions lui fit un petit signe de la main avant de s’envoler vers le ciel étoilé.

Élina sourit. Elle savait maintenant que les adieux n’étaient pas des fins, mais des débuts de nouvelles histoires. Et avec son carnet magique et son cœur plein d’amour, elle était prête pour toutes les aventures que la vie lui réservait.

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Ce n’est jamais vraiment fini…

In Mamie Aurore's art studio, an elegant shadow figure with a blue crystal crown looms. A dark-skinned boy with curly black hair and adventurous smile stands nearby. Title 'Emilie' and subtitle 'My Story Show' in vibrant frost palette. Cel-shaded magical silhouettes.

Identifiant de l’histoire : 37