— ⭐ —
Le pont arc-en-ciel menait directement à l’entrée du château fait de nuages gris. De près, Élina pouvait voir que les murs n’étaient pas solides mais composés de milliers de petits nuages tourbillonnants, chacun contenant un visage flou – les personnes parties sans dire au revoir.
La porte du château était immense, faite d’un bois sombre avec des poignées en forme de gouttes d’eau – ou peut-être de larmes.
« Bienvenue dans mon Château des Portes Fermées », dit le Monstre de l’Adieu qui flottait toujours près d’Élina. « Ici, chaque personne qui est partie sans dire au revoir est enfermée derrière une porte qui ne peut être ouverte que par celui qui attend son adieu. »
Élina regarda autour d’elle avec de grands yeux. L’intérieur du château était un labyrinthe de couloirs avec des centaines de portes de toutes les couleurs et de toutes les tailles.
« Comment vais-je trouver Pauline parmi toutes ces portes ? » demanda-t-elle, se sentant soudain très petite.
« C’est ton épreuve finale », répondit le Monstre. « Tu dois trouver la porte qui cache Pauline. Tu as jusqu’au lever du soleil, sinon tu resteras ici pour toujours. »
La Gardienne des Histoires, qui avait suivi Élina, posa une main rassurante sur son épaule. « Souviens-toi de ton pouvoir, Élina. Ton imagination et ton cœur te guideront. »
Élina serra son carnet magique et commença à marcher dans le labyrinthe de portes. Certaines étaient grandes et imposantes, d’autres petites et discrètes. Certaines étaient décorées de motifs joyeux, d’autres semblaient tristes et abandonnées.
Après avoir marché ce qui semblait être des heures, Élina s’arrêta, découragée. Comment pourrait-elle jamais trouver la bonne porte ?
C’est alors qu’elle se souvint de ce que la Gardienne lui avait dit sur son pouvoir spécial. Elle ouvrit son carnet magique et regarda les trois dessins qu’elle avait faits : joie, courage et amour.
« J’ai besoin d’aide », murmura-t-elle aux dessins. Comme en réponse, les images commencèrent à briller plus fort.
Élina eut alors une idée. Elle posa sa petite main sur son cœur et ferma les yeux. « Pauline », appela-t-elle doucement. « Où es-tu ? »
À sa grande surprise, elle sentit une douce chaleur dans sa poitrine, comme si son cœur lui indiquait une direction. Elle ouvrit les yeux et vit qu’une des pages de son carnet s’était mise à briller plus intensément que les autres.
Élina suivit cette lumière, tournant dans les couloirs du château, montant des escaliers de nuages, jusqu’à ce qu’elle arrive devant une porte pas très grande, peinte en bleu ciel avec de petits pandas dessinés dessus – exactement comme son pyjama préféré.
« C’est celle-là ! » s’exclama Élina, certaine d’avoir trouvé la porte de Pauline.
Mais quand elle essaya de l’ouvrir, la poignée ne bougea pas. La porte était verrouillée.
Le Monstre de l’Adieu apparut à côté d’elle, un petit sourire triste sur son visage nuageux. « Pour ouvrir cette porte, tu dois être prête à entendre pourquoi Pauline est partie sans te dire au revoir. Es-tu prête, petite Élina ? »
Élina hésita. Une partie d’elle avait peur de savoir. Et si Pauline était partie parce qu’elle ne l’aimait pas ? Et si elle ne voulait plus jamais la voir ?
La Gardienne des Histoires s’approcha et s’agenouilla à côté d’Élina. « Parfois, la vérité fait un peu peur, mais elle nous aide à grandir. Es-tu assez courageuse pour l’entendre ? »
Élina pensa à son dessin du courage. Elle se rappela comment Pauline l’avait aidée à surmonter sa peur du toboggan. Lentement, elle hocha la tête.
« Je suis prête », dit-elle d’une petite voix, mais déterminée.
Le Monstre de l’Adieu tendit alors une clé faite de brume argentée. « Cette clé est faite de tes larmes et de ton courage. Utilise-la pour ouvrir la porte. »
Avec des mains légèrement tremblantes, Élina prit la clé et la glissa dans la serrure de la porte bleue aux pandas. Elle tourna la clé, entendit un déclic, et la porte commença lentement à s’ouvrir…
— ⭐ —
L’aventure continue !
Identifiant de l’histoire : 37