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La Gardienne des Histoires s’approcha d’Élina, sa lumière dorée repoussant la brume grise du Monstre de l’Adieu. Elle ressemblait tellement à Maman Aude, avec ses cheveux bruns et ses yeux bleus très clairs, mais elle portait une robe faite de pages de livres et une couronne de petites étoiles lumineuses.
« N’aie pas peur, Élina », dit la Gardienne en tendant sa main. « Le Monstre de l’Adieu se nourrit de ta peur et de ta tristesse. »
Élina hésita, puis prit la main de la Gardienne. Aussitôt, une chaleur réconfortante l’envahit, comme quand sa maman la serrait dans ses bras après un cauchemar.
« Qui êtes-vous vraiment ? » demanda Élina.
« Je suis celle qui garde toutes les histoires, celles qui commencent et celles qui finissent », répondit la Gardienne en ouvrant son livre doré. « Chaque personne que tu rencontres dans ta vie fait partie d’une histoire. Certaines histoires sont longues, d’autres sont courtes, mais toutes sont importantes. »
Le Monstre de l’Adieu gronda, tournant autour d’elles comme un nuage d’orage. « Les histoires qui se terminent sans adieu sont à moi ! »
La Gardienne des Histoires secoua doucement la tête. « Aucune histoire ne se termine vraiment, Monstre de l’Adieu. Elles changent simplement de forme. »
Elle montra à Élina une page de son livre doré. Élina y vit une image d’elle-même avec Pauline, en train de rire et de jouer ensemble à la crèche.
« Tu vois, Élina, les moments que tu as partagés avec Pauline sont toujours là, dans ton cœur et dans tes souvenirs. Ils ne disparaissent jamais. »
Élina toucha l’image du bout des doigts. « Mais pourquoi elle est partie sans me dire au revoir ? »
« Parfois, les gens doivent partir rapidement, et ils n’ont pas le temps de dire au revoir comme ils le voudraient », expliqua la Gardienne. « Ça ne veut pas dire qu’ils ne t’aiment pas ou qu’ils t’ont oubliée. »
Le Monstre de l’Adieu s’agita, semblant légèrement plus petit qu’avant. « Non ! Ne l’écoute pas ! Les adieux non dits sont des histoires brisées ! »
Mais Élina commençait à comprendre. Elle se rappelait maintenant des fois où Pauline lui avait dit qu’elle l’aimait, où elles avaient ri ensemble, où Pauline lui avait montré les belles images dans les livres.
« Est-ce que je peux quand même voir Pauline ? » demanda Élina à la Gardienne. « Je voudrais lui dire au revoir. »
La Gardienne des Histoires sourit. « Pour cela, tu devras trouver ta force spéciale, Élina. Chaque enfant a un pouvoir magique qui peut vaincre la tristesse des adieux. »
« Quel est mon pouvoir magique ? » demanda Élina, les yeux grands ouverts d’étonnement.
La Gardienne pointa vers le doudou qu’Élina tenait toujours serré contre elle. « La réponse est là, dans ce que tu aimes le plus. »
Élina regarda son doudou, puis leva les yeux vers la Gardienne. « Les histoires ? Les images dans les livres ? »
« Exactement », sourit la Gardienne. « Ton imagination est ta force. Avec elle, tu peux transformer la tristesse en quelque chose de beau. »
Le Monstre de l’Adieu recula un peu plus, semblant maintenant inquiet.
« Pour atteindre le château et retrouver Pauline, tu devras créer trois images dans ton cœur : une image de joie, une image de courage, et une image d’amour », expliqua la Gardienne en donnant à Élina un petit carnet et des crayons magiques qui brillaient de mille couleurs.
« Je vais essayer », dit Élina en prenant les crayons, sentant pour la première fois depuis longtemps un petit espoir grandir dans son cœur.
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L’aventure continue !
Identifiant de l’histoire : 37