• Enfant-héros : Tom
  • Âge : 8 ans
  • Personnalité : curieux, créatif, malin, rêveur, autonome, studieux, spontané, sociable, têtu
  • Passions : Il adore les dinosaures et la paléontologie
  • Autres personnages : Son ami (Etienne), sa voisine (Élisa) et son toucan (Touki).
  • Thème : Autonomie
  • Problématique : Questionnements sur la justice et l’environnement
  • Détails : Tom a du mal à accepter le fait que la société humaine détruise la planète à ce point, il en est très sensible et en pleurs souvent. Il faut de l’eco-anxiete.
  • Style d’histoire : Aventuriers
  • Identifiant de l’histoire : 35
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L’aube teinte le ciel de rose et d’or lorsque Tom, Élisa et Étienne quittent l’Arche des Ères. Chrono les accompagne jusqu’à la lisière de la forêt, son corps doré reflétant les premiers rayons du soleil.

« La Falaise des Premiers Vols se trouve à l’est, » explique-t-il, indiquant une chaîne de montagnes lointaines dont les sommets percent les nuages. « C’est là que les premiers oiseaux ont défié la gravité, transformant pour toujours le cours de l’évolution. »

Tom ajuste sa veste marron et vérifie que le Fragment d’Équilibre est bien sécurisé dans sa poche intérieure. Sa détermination s’est renforcée après le message du Baron.

« Y a-t-il autre chose que nous devrions savoir sur la Falaise ? » demande-t-il.

Chrono acquiesce gravement. « La Falaise est gardée par les Archaeoptéryx, les ancêtres des oiseaux modernes. Ils sont les gardiens du Fragment, et ils ne le céderont pas facilement, même à vous. Ils ont été témoins de trop de destructions causées par les humains. »

Élisa caresse Touki. « Peut-être que Touki pourra nous aider à communiquer avec eux ? Après tout, il est leur descendant. »

« Une idée brillante, » approuve Chrono. « Les Archaeoptéryx reconnaîtront peut-être en lui un parent éloigné. »

Le vélociraptor leur remet une petite sacoche contenant de la nourriture et une gourde remplie d’une eau cristalline.

« Je ne peux pas vous accompagner plus loin, » dit-il. « Ma présence dans les plaines ouvertes attirerait immédiatement l’attention du Baron. Mais je surveillerai votre progression depuis l’Arche. »

Avec un dernier encouragement, Chrono les laisse poursuivre seuls leur chemin. Les trois enfants et le toucan s’engagent dans les vastes plaines qui s’étendent entre la forêt et les montagnes distantes.

Le paysage est à couper le souffle : des troupeaux de dinosaures herbivores paissent paisiblement, des ptérodactyles planent haut dans le ciel, et des plantes préhistoriques aux formes étranges bordent leur chemin.

« C’est comme marcher dans un livre de paléontologie, » s’émerveille Tom, ses yeux brillants derrière ses lunettes.

Ils progressent rapidement pendant la matinée, mais vers midi, Étienne s’arrête brusquement, pointant vers l’horizon.

« Regardez, » dit-il avec inquiétude.

Une ligne de fumée noire est visible au loin, se déplaçant perpendiculairement à leur trajet, comme une frontière mobile entre deux mondes.

« Le Baron étend son territoire, » murmure Élisa. « Il se dirige vers la Falaise lui aussi. »

« Nous devons nous dépêcher, » décide Tom.

Ils accélèrent le pas, mais maintenir ce rythme sous le soleil de midi s’avère épuisant. Après une courte pause pour manger et boire, ils reprennent leur route, la montagne se rapprochant lentement.

En milieu d’après-midi, ils atteignent les premiers contreforts. Le terrain devient plus escarpé, les obligeant à escalader des rochers et à traverser de petits ruisseaux tumultueux.

« Selon la carte, » dit Tom en consultant le document que Chrono leur a fourni, « nous devrions suivre ce canyon. Il mène directement à la Falaise. »

Le canyon est étroit, ses parois s’élevant vertigineusement de chaque côté. Des nids sont visibles dans les anfractuosités rocheuses, et des créatures ailées à mi-chemin entre le dinosaure et l’oiseau les observent avec méfiance.

« Ce sont des Archaeoptéryx, » chuchote Tom avec excitation. « Les premiers véritables oiseaux de l’histoire de la Terre. »

Ces créatures ont la taille d’un corbeau, avec un corps couvert de plumes colorées, une longue queue reptilienne, et des ailes dotées de griffes. Leurs regards intelligents suivent chaque mouvement des intrus.

Touki, sentant la tension, émet un cri mélodieux qui résonne contre les parois du canyon. Les Archaeoptéryx inclinent la tête, manifestement intrigués par ce cousin du futur.

« Je crois que ça marche, » murmure Élisa, encourageant Touki à continuer sa communication aviaire.

Ils progressent lentement dans le canyon, les Archaeoptéryx les suivant de nid en nid, communiquant entre eux par des cris aigus.

Finalement, le passage s’élargit, débouchant sur un amphithéâtre naturel dominé par une falaise immense. C’est un spectacle grandiose : des centaines d’Archaeoptéryx volent en formation autour du sommet, créant un tourbillon vivant de couleurs.

Au centre de l’amphithéâtre se dresse un autel de pierre simple, et sur celui-ci brille un objet qui ne peut être que le deuxième Fragment d’Équilibre.

« Nous y sommes, » souffle Tom.

Mais alors qu’ils s’approchent de l’autel, un Archaeoptéryx plus grand que les autres se pose devant eux, bloquant leur chemin. Ses plumes sont d’un bleu profond avec des reflets iridescents, et une crête dorée orne sa tête.

Touki vole jusqu’à Élisa, manifestement intimidé par cette présence imposante.

L’Archaeoptéryx émet une série de sons complexes. À la surprise de tous, Tom a l’impression de comprendre.

« Je crois qu’il… ou elle… nous demande pourquoi nous voulons le Fragment, » dit-il lentement.

« Comment peux-tu comprendre ? » s’étonne Étienne.

Tom touche le premier Fragment dans sa poche. « Je pense que c’est grâce à ceci. Il établit une connexion. »

Il s’adresse directement à l’Archaeoptéryx : « Nous cherchons le Fragment pour arrêter le Baron Fumée. Il détruit l’équilibre de ce monde. »

L’oiseau préhistorique penche la tête, ses yeux vifs fixés sur Tom. Il émet un nouveau cri.

« Il dit qu’il connaît le Baron, » traduit Tom. « Les machines du Baron ont déjà détruit plusieurs zones de nidification. Il veut savoir comment nous, des humains comme le Baron, pourrions être différents. »

C’est une question profonde qui touche Tom en plein cœur. Comment prouver qu’ils ne sont pas comme le Baron ? Que tous les humains ne cherchent pas à dominer et détruire la nature ?

Élisa s’avance, une idée lui venant soudainement. Elle sort de son sac un petit objet : une graine qu’elle avait ramassée près de l’Arche des Ères, attirée par sa forme inhabituelle.

Elle s’agenouille et, avec des gestes délicats, creuse un petit trou dans le sol, y place la graine et la recouvre soigneusement.

« Nous ne voulons pas prendre sans donner en retour, » explique-t-elle. « Nous comprenons que tout est connecté. »

L’Archaeoptéryx observe attentivement ce geste simple mais profondément symbolique. Il s’approche, examine l’endroit où la graine a été plantée, puis émet un son plus doux.

« Il est… impressionné, » traduit Tom. « Il dit que peu d’humains comprennent le cycle du don et du retour. »

Encouragé, Tom sort son premier Fragment d’Équilibre et le montre à l’oiseau ancestral.

« Nous voulons restaurer l’équilibre, pas le détruire. Le Baron a oublié cette vérité, mais nous espérons lui rappeler. »

L’Archaeoptéryx étend soudain ses ailes et pousse un cri puissant. En réponse, tous les autres oiseaux préhistoriques se posent autour de l’amphithéâtre, créant un cercle vivant autour des enfants et de l’autel.

Le chef des Archaeoptéryx s’écarte du chemin, invitant clairement Tom à s’approcher du Fragment.

Le cœur battant, Tom s’avance vers l’autel. Le second Fragment, de forme légèrement différente mais émettant la même lueur verdâtre que le premier, semble l’appeler.

Alors qu’il tend la main pour le saisir, un bruit assourdissant déchire l’air. Les Archaeoptéryx s’envolent en panique, leurs cris affolés résonnant contre les parois rocheuses.

À l’entrée du canyon apparaît une machine volante : un dirigeable mécanisé arborant l’emblème du Baron Fumée – un engrenage encerclé de fumée. Des trappes s’ouvrent sous l’appareil, révélant des canons qui commencent à projeter des filets électrifiés vers les oiseaux préhistoriques.

« Il capture les Archaeoptéryx ! » crie Élisa, horrifiée.

« Vite, Tom ! » hurle Étienne. « Prends le Fragment ! »

Tom saisit le Fragment, sentant immédiatement une chaleur se répandre dans son bras. Lorsque les deux Fragments se trouvent à proximité l’un de l’autre, ils commencent à émettre une lumière plus intense.

L’Archaeoptéryx à crête dorée atterrit près de Tom, émettant des cris urgents.

« Il dit qu’il y a une sortie secrète derrière l’autel, » traduit rapidement Tom. « Un passage qui mène au sommet de la Falaise. »

Sans hésiter, les enfants suivent l’oiseau ancestral vers une fissure dans la roche, dissimulée par des vignes préhistoriques. Ils s’y engouffrent juste au moment où des hommes-machines descendent du dirigeable en rappel.

Le passage est étroit et sombre, mais les deux Fragments produisent suffisamment de lumière pour guider leurs pas. Ils grimpent pendant ce qui semble une éternité, leurs jambes brûlant d’effort.

« J’entends quelque chose, » chuchote Étienne alors qu’ils approchent d’une ouverture.

Des bruits mécaniques et des cris d’oiseaux proviennent de l’extérieur. Avec précaution, ils émergent sur le sommet de la Falaise, se cachant immédiatement derrière des rochers.

Le spectacle qui s’offre à eux est désolant : une partie du dirigeable est amarrée au sommet, et des robots-collecteurs emprisonnent systématiquement les Archaeoptéryx dans des cages électrifiées.

« Ils les capturent tous, » murmure Élisa, des larmes dans les yeux. « Pourquoi ? »

Une voix familière répond, les faisant sursauter :

« Pour étudier leur capacité de vol, bien sûr. »

Se retournant, ils se retrouvent face au Baron Fumée en personne, descendant élégamment d’une nacelle attachée au dirigeable. De près, il est encore plus imposant et étrange : sa peau pâle est parcourue de veines métalliques, et ses yeux gris contiennent des tourbillons de fumée.

« L’aérodynamique des Archaeoptéryx est fascinante, » continue-t-il comme s’il donnait une conférence académique. « Leurs ailes à griffes représentent une étape évolutive cruciale que je compte reproduire dans mes machines volantes de nouvelle génération. »

Tom se place instinctivement devant ses amis, les deux Fragments serrés dans ses mains.

« Libérez-les, » exige-t-il, sa voix plus ferme qu’il ne l’aurait cru possible. « Ils ne sont pas des objets d’étude, mais des êtres vivants. »

Le Baron sourit, un geste qui n’atteint pas ses yeux fumeux.

« Ah, Tom. Le jeune paléontologue avec un cœur trop sensible. J’espérais que notre rencontre se ferait dans des circonstances plus… civilisées. »

Il fait un pas en avant, ses bottes mécaniques cliquetant sur la roche.

« Je vois que tu as trouvé le deuxième Fragment. Impressionnant. Mais futile, en fin de compte. »

« Ce n’est pas futile de protéger ce monde, » rétorque Tom. « Vous détruisez l’équilibre que vous étiez censé protéger ! »

Une ombre passe sur le visage du Baron, un bref éclair de… regret ? Douleur ? Mais elle disparaît aussitôt.

« L’équilibre est une illusion, mon garçon. La nature elle-même est en constante évolution, en constant changement. J’accélère simplement le processus, le dirigeant vers un avenir plus efficace. »

Tom secoue la tête. « Mais vous ne dirigez pas l’évolution vers plus de diversité et d’adaptation. Vous créez un monde uniforme, mécanique, sans âme. »

Ces mots semblent toucher quelque chose en profondeur chez le Baron. Il vacille légèrement, comme frappé par une force invisible.

« Sans âme… » murmure-t-il, presque pour lui-même. Puis, se reprenant : « Tu ne comprends pas. Tu es trop jeune, trop idéaliste. »

Il tend une main gantée. « Donne-moi les Fragments, Tom. Ils ne t’apporteront que souffrance. Crois-moi, j’ai porté ce fardeau avant toi. »

Tom recule, les Fragments brillant plus intensément contre sa poitrine.

« Non. Vous avez oublié ce que ces Fragments représentent. Vous avez oublié qui vous étiez, Émile. »

Le nom fait l’effet d’un électrochoc au Baron. Ses yeux s’écarquillent, les tourbillons de fumée s’agitant frénétiquement.

« Comment… comment connais-tu ce nom ? » balbutie-t-il.

« Le Conseil des Anciens nous a raconté votre histoire, » répond Tom. « Comment vous vouliez protéger ce monde avant de vous perdre dans vos machines. »

Le Baron semble momentanément déstabilisé, mais se ressaisit rapidement.

« Les Anciens ne comprennent pas le progrès. Ils sont figés dans le passé, incapables d’imaginer un avenir meilleur. »

Il claque des doigts, et deux hommes-machines s’approchent. « Saisissez les enfants et récupérez les Fragments. »

C’est alors que l’Archaeoptéryx à crête dorée, qui s’était caché pendant l’échange, plonge soudainement du ciel, suivi par des dizaines d’autres qui ont échappé à la capture. Ils créent une barrière vivante entre les enfants et les serviteurs du Baron.

« Fuyez ! » crie Tom à ses amis. « Descendez par le passage ! »

Élisa et Étienne hésitent, ne voulant pas abandonner leur ami.

« Allez ! » insiste Tom. « Je vous rejoindrai ! »

À contrecœur, ils s’engouffrent dans le passage, Touki voletant nerveusement autour d’eux.

Tom fait face au Baron, les deux Fragments projetant une lueur protectrice autour de lui tandis que la bataille aérienne fait rage entre les Archaeoptéryx et les machines du Baron.

« Tu ne peux pas t’échapper, Tom, » dit le Baron, s’avançant malgré la barrière d’oiseaux préhistoriques. « Ce monde va changer, avec ou sans ton consentement. »

« Vous avez raison sur un point, » répond Tom, reculant lentement vers le passage. « Le monde change toujours. Mais il existe différentes façons de changer. »

Il lève les Fragments, qui émettent un flash de lumière aveuglante. Les Archaeoptéryx, comme s’ils avaient attendu ce signal, plongent en masse vers le Baron et ses serviteurs, créant une confusion totale.

Profitant de cette diversion, Tom se précipite vers le passage et s’y engouffre, descendant aussi vite que la prudence le permet.

Il entend la voix du Baron résonner derrière lui :

« Tu ne peux pas fuir éternellement, Tom ! Tôt ou tard, tu devras choisir un camp dans cette guerre pour l’avenir ! »

Tom continue sa descente, le cœur battant, les paroles du Baron résonnant dans son esprit. Une guerre pour l’avenir… Mais est-ce vraiment ainsi qu’il faut voir les choses ? Une bataille entre le passé et l’avenir, la nature et la technologie ?

Peut-être existe-t-il une troisième voie, pense-t-il. Une voie où passé et futur, nature et progrès, coexistent en harmonie.

Lorsqu’il rejoint finalement Élisa et Étienne au pied de la falaise, ils sont accueillis par l’Archaeoptéryx à crête dorée qui a réussi à les suivre.

L’oiseau ancestral émet un cri que Tom comprend immédiatement : « Le Baron va maintenant chercher le troisième Fragment avec encore plus de détermination. Vous devez vous hâter vers le Marais Primordial. »

« Merci pour votre aide, » répond Tom, s’inclinant respectueusement.

L’Archaeoptéryx incline sa tête en retour, puis s’envole, retournant aider ses congénères dans leur combat contre les machines du Baron.

Les deux Fragments dans les mains de Tom pulsent à l’unisson, comme deux cœurs battant en harmonie.

« Deux fragments sur quatre, » dit Étienne, tentant de rester optimiste malgré la gravité de la situation.

« Oui, » acquiesce Tom, « mais le Baron nous talonne maintenant. Et il sait exactement ce que nous cherchons. »

« Alors nous devons être plus rapides et plus intelligents, » déclare Élisa avec détermination. « Comme nous l’avons été aux Cavernes de Cristal. »

Tom hoche la tête, ses yeux se tournant vers l’horizon où le soleil commence à se coucher.

« Direction le Marais Primordial, » annonce-t-il, glissant les précieux Fragments dans sa poche intérieure. « Avant que le Baron ne s’en empare. »

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L’aventure continue !

The graphic quality is high, but the tone is dark and intense, which is not colorful or cheerful for a children's book. It features clear typography, but the overall atmosphere may be considered scary for children.

Identifiant de l’histoire : 35